vendredi 2 mars 2007

Une Histoire de Coeur

Les murs oscillent dangereusement autours de moi. Les yeux grands ouverts, je me cramponne aussi fort que me le permettent mes mains à des barreaux de métal froids. Je m’effondre. Dans ma chute, une de mes oreilles se plaque au sol poussiéreux. Sur mon visage se trace un chapelet de croix, contre-jour de la fenêtre. La sueur traverse mes sourcils et embrase ma cornée. Des larmes s’échappent de sous mes paupières et se rassemblent sur le béton. Elles n’en avaient pourtant pas reçu l’ordre. Traîtresses. J’ai la gorge sèche, tout mon être manque de liquide. Mes sécrétions oculaires sont déjà organisées en réseau hydraulique complet et les rivières sortent de leur lit. Je suis pris de convulsions frénétiques. J’aperçois des pieds dans mon hublot, qui passent et repassent sans se soucier de mon existence. Je rugis ma rage comme rarement auparavant : « D’ici, je vous vois vouer votre vie à votre drapeau, pauvres vieillards viciés ! » J’ai mal au cœur, celui qui n’existe pas. Je tente de contenir mon hémorragie lacrymale. Je râle. Je me crispe et me contracte. Je relève la tête, je regarde vers le ciel. Je veux prier; je n’y crois pas. Je suis seul. J’abandonne. Je m’ouvre en étoile. J’attends qu’on m’accroche à la voûte céleste. Je manque de larmes. Je sombre dans le noir.

NON !

Combattre, vaincre, vivre. Je me martèle la poitrine. Plus fort. Je vais me tuer deux fois.

Douleur ! Souffrance ! Agonie !

J’ai mal au cœur, celui qui existe. Il bat plus fort que jamais. Je pleure comme un nouveau-né.

1 commentaire:

Anonyme a dit...

tes poèmes et tes textes sont sublimes