Séance d'observation
Lâchement évaché sur mon lit, me voilà qui me permet de regarder un peu ce qui m’entoure, pour me rendre compte, bien malgré moi, que tout ce que je vois me rappelle étrangement une autre entité … essayez de voir de quoi je parle …
Si ridiculement minuscule, 12 par 8 au maximum. Non, jamais aussi grande que ça, mais quand même beaucoup plus longue que large. Une fois la porte close, on pourrait croire le tout bien étanche, mais en y prêtant une attention particulière, on s’aperçoit bien vite que la fenêtre laisse passer l’air du dehors, rafraîchissant l’atmosphère ambiante. On note qu’on peut voir très facilement à travers les rideaux, dans un sens comme dans l’autre, suffit de s’attarder un instant. La porte, n’en parlons pas trop … on peut entrer avec une carte d’école et ses contours s’illuminent en même temps que l’intérieur de la pièce.
Dès que la porte est franchie, le lit nous appelle. Doux, chaud, apaisant, on voudrait s’y glisser et profiter de cette délicate communion pendant des jours et des jours. Malheureusement, quelques ressorts mal domptés empêchent un véritable confort et l’atteinte d’un sommeil paisible.
Juste sur la droite, la poubelle déborde. Il y a trop longtemps qu’on ne l’a pas vidée. À vrai dire, un grand ménage aurait besoin d’être fait. La poussière commence a s’accumuler dans les coins, les objets divers empêchent de voir la véritable surface des meubles … de tous les meubles. Des affiches ici et là sur les murs nous crient leur message : « suffocation », « dead end », « lost and found », « this room is off limits », « bloodlust ».
Un peu plus loin, une chaise qui longtemps a été confortable et qui maintenant manque de bourrure fait face au bureau d’ordinateur. Fini en couloir bois, il semble solide, mais en appliquant une simple pression du doigt, on dénote une structure affaiblie par le temps et le poids des éléments qui le jonchent. Un peu plus à gauche, contre le mur du fond, un peu perdue dans son coin, la bibliothèque. Seul véritable espace classé [et encore, faut le dire vite] qui surprendra les plus curieux par sa stabilité tout à fait … absente. En effet, chaque courant d’air provenant de la fenêtre risque de renvoyer le tout au plancher, réduisant à néant les derniers fossiles d’organisation.
Au-delà de ce qu’elle contient, il y a la pièce elle-même. Un plancher de bois franc qui se révélera plutôt être ce qu’on appelle communément du plancher flottant, mal posé, de surcroit. Un plafond de 10 pieds de haut, parsemé de point d’imperfection surplombe des murs courbes, effrités et mis en couleur par un homme qui devait sans doute tenir plus du boucher que de l’artiste peintre.
Malgré tout, on remarquera en levant les yeux qu’une série de lumières ceinture les murs intérieurs. On s’imaginera alors qu’elles doivent éclairer plus intensément et plus agréablement mon espace personnel, le rendant plus accessible, plus vivant, redéfinissant les teintes de ce qui l’emplit. Mais, à mon grand désarroi, elles ne sont pas munies d’un interrupteur… Agaces, elles semblent avoir été posées seulement pour provoquer un espoir vide et inutile, pour entretenir un mythe… ou peut-être est-ce seulement moi qui n’ai pas encore trouvé ou compris le mécanisme permettant leur illumination …
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