samedi 12 février 2005

La Route

Assis sur la route, en cette soirée ennuagée,
À regarder sans halte les voitures passer,
La solitude m’envahit tout d’un coup,
Mais cette fois, je m’en contre fou.

À défaut d’avoir le goudron par la fumée,
Je m’étends et laisse ma peau l'absorber.
Entrant en moi comme un serpent,
Il comprime mes ressentiments…

Ce matin, je n’étais qu’un simple enfant
Marchant, courant, s’amusant
J’avais en moi d’insolites désirs
Entre autres, celui de grandir.

Me levant avec le soleil blanc,
J’allais par la route, souriant.
Apprenant l’amour et non la guerre,
Je l’écrivais, à coup de vers.

Mais alors que je n’y pensais plus,
Alors que je n’en voulais plus,
Mes anciens désirs se réalisant,
Ce chien de temps me rendit grand…

Assimilé, le petit garçon,
Je suis aux portes de la raison;
Entrée d’un monde qui n’est le mien,
Sortie d’un monde qui m’allait bien.

La douce pluie me frappe,
Les voitures dérapent,
Essayant d’éviter sur leur chemin
Un jeune devenu malsain.

Demain, je me lèverai,
Demain, je travaillerai,
Demain, je budgétiserai,
Demain, je respirerai.

Mais maintenant,
Juste un bref instant,
Laissez-moi pleurer,
Car demain, je ne vivrai…



Juste un peu de mots sur l'impression que j'ai de ce qui nous attends...

2 commentaires:

Léonie a dit...

Du très bas de mon 6 heures du mat... (mais qui a inventé des trucs qui obligent à se lever aussi tôt, je sens que je vais mourir bientôt...) eh bien je te dis que le tout est plutôt surprenant mais aussi intéressant qu'à l'habitude...

Images et métaphores d'une réalité pas si romancée...

rachou a dit...

C'est magnifique,
j'aime beaucoup, surtout les deux dernieres strophes,
cc un peu ce que je ressens ces derniers temps, c superbe, continues comme ca