mardi 9 novembre 2004

Écrit de la nuit ...

nuit du 9 novembre 2004
Me voici donc de retour, dans cette chambre qui est la mienne, sur cette chaise qui n’a toujours pas bougée, devant cet écran cathodique qui un jour aura raison de ma vision. Sur mon lit, des couvertures rabattues, poussées plus loin pour me forcer à m’extraire de ma torpeur. Sur le sol et suspendus un peu partout, mes vêtements, plus ou moins propres, partageant leur espace avec un sac à dos à demi vide et des pilles de papiers et de livres qui devraient un jour aider ma réussite. Sur les meubles, le reste des produits de consommation; un lecteur cd, un lecteur de minidisques défectueux, quelques couteaux, des piles, des lunettes de soleil, plusieurs crayons, des disques compacts(pour la majorité piratés) et un appareil photo pour immortaliser le tout. Du haut de son poste règne fièrement mon système de son au son magnifique que je ne peux utiliser à pleine puissance en raison des voisins et surtout de l’heure qui, pour mon habitude, est celle que je côtoie plus souvent que la grande majorité de la population; l’heure de la nuit noire, la deuxième heure du matin.

Sous mes doigts, un clavier. Une centaine de boutons dépareillés qui me regardent en attendant bravement le moment où je les enfoncerai délicatement vers l’écriture de ces pensées qui sont les miennes. Mon seul partenaire, mon seul support dans cette lutte contre le sommeil, cette lutte pour l’accomplissement d’un travail trop longtemps reporté; un chocolat chaud. Une vague d’espoir à chaque gorgée, un peu de chaleur à ingurgiter pour tromper la faim qui me noue l’estomac depuis quelques temps déjà.

Quel ne fut pas mon désarroi lorsque je constatai une fois de plus l’unicité de ma présence dans se merveilleux logiciel de rapprochement qu’est « MSN Messenger ». Je n’allais pouvoir compter sur personne d’autre que moi pour divertir mon esprit lorsque la pression allait atteindre son seuil critique. Passé ce seuil, je ne peux plus être productif dans la rédaction de mes travaux et je dois simplement changer de préoccupation pour essayer de créer un vide parmi toutes mes pensées entremêlées.

Dans cet immense nœud de non-sens, un visage me regarde. Son sourire me trouble, ses yeux me hantent. Un visage que j’aimerais connaître, un visage qui pourtant semble si loin au creux de mes songes. Un visage que je voudrais plus clair, moins troublé par la caféine qui me tient encore éveillé. Et au dessus de ce visage, des tonnes et des tonnes d’idées qui gravitent, qui volent, qui tournent, qui dansent…des tas d’idées qui sont simplement heureuses d’exister, d’avoir enfin trouvé un endroit pour crécher.

Et sur cette chaise, et derrière ce clavier, et dans mes vêtements; un simple jeune homme de 19 ans qui à travers sa machine cherche non pas à se faire passer pour un autre, mais à être lui-même, sans plus de fausses images, sans plus de corruption. Juste un enfant devenu vieux trop rapidement, juste un enfant devenu sérieux et indépendant, juste un enfant qui voulait tant devenir grand. La tête dans la main il se demande comment tout est arrivé si vite… comment ont pu disparaître tant de beaux moments. Victime d’un système capitaliste, il n’a pu que suivre la vague de la masse; il étudie encore aujourd’hui, se transforme lentement en zombie dénaturalisé qui ne sait que travailler pour manger.

Du haut de ses six pieds de grandeur, il essai toujours d’écouter son cœur. Il établit ses priorités pour ne pas trop souffrir, pour résister à tout ce mouvement. Il souhaite chaque jour retrouver le visage de ses rêves pour, avec la dame qui le porte, s’en aller si loin que plus jamais on ne voudrais essayer de la lui enlever. Il a besoin d’elle pour le prendre dans ses bras et lui dire que tout n’est pas si terrible, qu’il s’en sortira, une fois de plus. Il a besoin d’une épaule où il pourrait abandonner ses larmes, il a besoin de ses yeux qui le désirent, besoin, pour le rendre heureux, d’un simple sourire.

Tout en écrivant, je réfléchis. Essais d’analyser ce garçon mystérieux que je suis. Je voudrais tant me comprendre pour pouvoir m’expliquer, je voudrais tant pouvoir mieux communiquer. Derrière ces lettres dactylographiées se cache un faible moi incapable de parler et bien que j’en pense chaque syllabe, il n’est pas si simple d’exposer nos désirs que lorsqu’on doit les transmettrent à travers quelques kilomètres de fibre optique. Il est si simple d’être moi quand je suis confortablement ici à me demander comment je pourrais réagir à telle ou telle chose… mais quand subitement mes yeux s’ouvrent sur ce monde et que je me répugne d’être seul encore une fois… comment, comment me dire…comment croire que je puisse exister…comment trouver cette voie qui sera la mienne… comment devenir ce que je suis … comment être moi ?

1 commentaire:

Anonyme a dit...

Pas pire pantoute comme composition mon franck ! T'as bien cerné je trouve les moments ou on a l'impression qu'il n'y a rien qui se passe et qu'il devrait se passer quelque chose. Ces moments ou tu es tout seul et ton esprit s'en va sur tant et tant de pensées que t'es pas capable de cerner, et donc, tu peux pas dire vraiment a quoi tu pense. En fait tu sais pas a quoi tu pense et t'as l'impression que le temps est long et que tu le perd. C'est un pas mal bon texte. T'as du talent en écriture. Continue de meme !!

~Mournful Woods~